Beschreibung:
Ce livre est ne d'une interrogation, voire d'un paradoxe, suite au renversement en 2009 a Madagascar de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. Alors que le pays traverse de nouveau une grave crise politique, economique et sociale, pourquoi l'armee n'a-t-elle pas conserve le pouvoir que lui avait remis le president dechu et prefera-t-elle le confier au maire de la capitale ? La sociologie historique de la societe militaire malgache offre de nombreuses reponses a ce choix, tout en revelant la nature symbolique et les faiblesses reelles des Forces de securite de ce pays.La genese de l armee malgache debute au cours de la periode precoloniale avec les guerres entre les differents royaumes de l ile. L occupation francaise inflechira alors son role jusqu a l Independance. Les differentes phases politiques postcoloniales paracheveront la formation d une corporation d officiers qui ne se caracterise pas uniquement par le fait d etre des hommes en armes . Une elite martiale specifique s est bien constituee, perpetuee et adaptee a travers l histoire. Loin de representer une continuite identitaire, il s agit plutot ici de formes de reinventions selon des contextes, rapidement globaux, mais dependant cependant de la structure sociale et economique insulaire et des references a la communaute imaginee malgache. Se consolide ainsi une societe militaire situee ailleurs, dans une heterotopie qui alimente ses repertoires d action et de representation et la disculpe de ses failles et de ses echecs. Le neo-liberalisme des annees 2000 ouvre alors la voie a une bureaucratie galonnee ou s encastrent les officiers et suscite une gouvernance criminelle accentuee sous le regime de la Haute Autorite de Transition. La figure du chef militaire se retrouve ainsi a la croisee des reseaux de pouvoir et d affaires, poursuivant des trajectoires singulieres dans les registres de la coercition, de la gestion et de la complicite avec l accumulation oligarchique des richesses.
Ce livre est ne d'une interrogation, voire d'un paradoxe, suite au renversement en 2009 a Madagascar de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina. Alors que le pays traverse de nouveau une grave crise politique, economique et sociale, pourquoi l'armee n'a-t-elle pas conserve le pouvoir que lui avait remis le president dechu et prefera-t-elle le confier au maire de la capitale ? La sociologie historique de la societe militaire malgache offre de nombreuses reponses a ce choix, tout en revelant la nature symbolique et les faiblesses reelles des Forces de securite de ce pays.La genese de l armee malgache debute au cours de la periode precoloniale avec les guerres entre les differents royaumes de l ile. L occupation francaise inflechira alors son role jusqu a l Independance. Les differentes phases politiques postcoloniales paracheveront la formation d une corporation d officiers qui ne se caracterise pas uniquement par le fait d etre des hommes en armes . Une elite martiale specifique s est bien constituee, perpetuee et adaptee a travers l histoire. Loin de representer une continuite identitaire, il s agit plutot ici de formes de reinventions selon des contextes, rapidement globaux, mais dependant cependant de la structure sociale et economique insulaire et des references a la communaute imaginee malgache. Se consolide ainsi une societe militaire situee ailleurs, dans une heterotopie qui alimente ses repertoires d action et de representation et la disculpe de ses failles et de ses echecs. Le neo-liberalisme des annees 2000 ouvre alors la voie a une bureaucratie galonnee ou s encastrent les officiers et suscite une gouvernance criminelle accentuee sous le regime de la Haute Autorite de Transition. La figure du chef militaire se retrouve ainsi a la croisee des reseaux de pouvoir et d affaires, poursuivant des trajectoires singulieres dans les registres de la coercition, de la gestion et de la complicite avec l accumulation oligarchique des richesses.